Draw with me - I want be with you
Je me promenais, comme à mon habitude, dans cet univers vide. Cet univers bercé de violet, rose, vert pastel, et plein d'autre. Généralement, à part quelques maisons, je ne vois rien. Rien qu'une plaine infinie.
Ce jour-là, comme pour tous les autres, je descendais, je regardai du coté de cette barrière infinie, invisible. Cette barrière, qui avait toujours été là. Jamais personne ne s'en approchai, certainement pour éviter de vouloir passer de l'autre coté.
Mais, ce jour-là,je vis une forme se mouvoir là-bas. Certainement un animal, ou un évènement naturel. Intrigué, je m'en approchai quand même.
Alors, le jeune garçon que je suis vit que, de l'autre coté de cette barrière, il y avait de la vie. Contrairement à ce qu'on nous a toujours fait croire.
Cette lueur qui m'avait intrigué une minute plus tôt, c'était cette jeune fille. Cette jeune enfermée qui avait posé sa main sur la barrière. Elle était seule. J'essayai de lui parlai, mais, arrêtés par cette barrière, les mots ne passaient pas. Elle n'entendait pas. Alors je ré-essayais, je parlais plus fort. Mais toujours rien. Alors finalement, après réflexion, je me souvins que j'avais de morceaux de craies noires dans ma poche. Je les sorti et écrivit:
* Peux-tu écrire? * lui demandai-je. Je lui jetai alors une craie, pour qu'elle me réponde.
* Bien sur * Me répondit la jeune fille.
* Et pour dessiner? *
* Oui *
Finalement, élancé, je continuai à écrire:
* Tu ne ressembles pas à ça * répondis-je à son dessin en lui dessinant une poitrine plate.
Et alors, nous avons continuer à parler. Nous sommes restés là, des heures et des heures, à se parler par dessin. Lorsque finalement le soir arriva.
J'étais concentrés sur mes dessins, mais elle m'avait regardé, et je l'avais vu. Alors je collais la main à cette barrière. Elle fit pareil.
* Il fait froid * lui dis-je après avoir retiré la main.
Elle semblait triste, tout d'un coup. Comme si elle pensait que j'allai partir. Je me hâtais de préciser:
* Je veux être avec toi *
Elle sembla rassurée. Le sourire qui avait quitté ses lèvres quelques instants auparavant revint prendre possession de ses lèvres.
* Tu es avec moi *
Oui, mais ça ne suffisait pas. Je voulais être avec elle, pouvoir lui parler.
* Seulement... il y a une glace entre nous *
Puis, énervé par cette cruelle vérité, je me levais et commençais à rouer la glace de coups de poing. Elle essaya de m'en empêcher, mais je ne pouvais plus, c'était au dessus de mes moyens. Alors, à force de persévérance, je brisai la glace. Lorsque soudain, une énergie repoussa mon bras.
* Tu vas bien? * Me demanda t-elle
Je lui répondis, par un signe de tête, que j'allai bien.
* Tu veux dessiner?*
* Je ne peux plus...* lui répondis-je d'une écriture maladroite, incertaine, le coeur brisé.
En effet, je m'étais cassé le bras avec lequel j'entretenais le discours et les dessins. Sans ce bras, que puis-je faire?
Je rentrais chez moi dans la nuit. Le lendemain, je revins la voir. Je voulais la voir.
Alors je la vis. Je vis aussi un paquet, à ces pieds. Elle avait surement dû le lancer. Au dessus était marqué "pour toi". Je m'assis donc et l'ouvris. Ce que je vis me stupéfia. Je relevais alors la tête et "pour toi" avait disparu pour faire place à "Dessine avec moi". Ce cadeau, il contenait un bras. Bras qu'elle voulait que j'utilise pour dessiner avec elle à la place de mon bras cassé.
" Deux jeunes gens, seuls, ne pouvant communiquer par la langue, communiquèrent par écris. Et une amitié, bien plus soudée que n'importe quelle autre amitié, naquit alors."
Draw with me - stay by my side
Je me sentais seule. J'étais seule. Derrière cette barrière. Cette barrière, qui, dans un monde coloré, couleurs pastels, que personne n'approchait. Cette barrière qui empêchait ce petit monde d'être qualifié comme utopique.
Mais, égale à moi-même -et surement pour supporter cette solitude - je souriais, je positivais. Je restais avec les quelques personne de passage ici, allait frapper aux quelques portes. On ne sait jamais, peut-être un enfant vivrait ici. Mais... c'est vain, étrangement vain.
Alors, aujourd'hui, pour changer, j'étais allée voir cette barrière. Voir ce vide, ce paysage -à ce qu'on disait - inhabité. Pendant un long moment, je ne vis personne. Mais bizarrement, je ne voulais pas partir. Je me sentais bien ici. Comme si quelqu'un, qui était comme moi, pouvait me comprendre. Je pense que si quelqu'un ici m'avait vu, il m'aurait dit de rentrer, de ne pas y croire. Que personne n'habitait là-bas. Mais... je ne voulais pas y croire. Si on n'a plus d'espoir, on ne vit plus. Alors, derrière cette barrière, je souriais.
Et je vis alors une forme se mouvoir, au loin, dans l'immensité du paysage. Machinalement, je posais ma main sur la barrière de glace. Je voulais voir qui était cette forme.
Alors la barrière émit une lumière étrange. Mais cela sembla intriguer la forme, et il avança vers moi. Quand il fut juste de l'autre coté, je le vis enfin. Et j'aperçus un jeune garçon. Il semblait avoir mon age. Mais il était triste, très triste. Il me cria des mots, mais je n'entendis rien. Cette glace interceptait tout. Alors il recommença, et sembla parler plus fort. Mais je n'entendis pas plus. Alors il fit mine de réfléchir un instant et finalement sortit deux craies noir de sa poche.
* Peux-tu écrire? * me demanda t-il. Puis, il sépara les deux craies et m'en envoya une.
* Bien sur * lui répondis-je, plus que contente, le sourire au lèvres.
* Et pour dessiner? *
* Oui *
Finalement, nous avons continué à dessiner. Il sembla gêner par le personnage que j'avais dessiner à coté de ma dernière réponse.
* Tu ne ressembles pas à ça * me répondit-il en dessinant une poitrine plate.
Et alors, nous avons continuer à parler. Nous sommes restés là, des heures et des heures, à se parler par dessin. Lorsque finalement le soir arriva.
Je risquai un oeil sur lui. Il était concentré sur ses dessins. je me contentais de tourner la tête et de rougir un peu. Apparemment, il l'avait vu. Il posa sa main sur la barrière. Après un instant d'hésitation, je mis ma main aussi. Puis, la retirant:
* Il fait froid * me dit-il, triste.
Il allait partir. C'est ce que je pensais. Alors, le sourire qui étirait les lèvres disparut. J'allai de nouveau être seule. Mais, comme pour se faire pardonner, il m'écrit:
* Je veux être avec toi *
Un nouveau sourire étira mes lèvres. Il n'allait pas partir.
* Tu es avec moi *
* Seulement... il y a une glace entre nous *
Puis, comme excédé, il se leva, et commença à frapper la glace. J'essayai de l'en empêchai mais, finalement, il l'avait fissuré. Il me fit des signes de m'écarter. J'obéis. Un instant plus tard, le glace se brisa. Mais, son bras fut renvoyé, comme si une énergie agissait.
Inquiète, je lui demandais par écris si tout allait bien. Il me répondit par un signe de tête que oui. Il avait le bras bandé, mais il ne semblait pas en souffrir plus que ça
* Tu veux dessiner? * Lui demandai-je alors
* Je ne peux plus * me répondit-il d'une écriture maladroite, incertaine, qui me fit mal au coeur.
Le lendemain, j'étais assise là, comme la veille. Comme je le pensais, le jeune garçon était venu. J'avais lancé un paquet pour lui de l'autre coté. J'avais marqué au dessus "Pour toi".
Alors il s'approcha et l'ouvrit. Dedans, je lui avais mis un bras. Pour qu'il s'en serve. Pour dessiner avec moi.
Il fut surpris, me regarda. Et à la place du "Pour toi" qui trônait au dessus du paquet avait pris place "Dessine avec moi"
" Deux jeunes gens, seuls, ne pouvant communiquer par la langue, communiquèrent par écris. Et une amitié, bien plus soudée que n'importe quelle autre amitié, naquit alors."
Kim Mai