Et puis, un jour, un oiseau arrive. Un oiseau... inhabituel. Il était violet, avec quelques taches de blancs.
Il vient, il se pose. Il s'approche de moi, sur ses deux petites pattes. En regardant ses yeux, j'y aperçu une drôle de lueur. Une drôle d'image vivait dans ses yeux. Cette image, je la connaissais, mais j'était incapable de mettre un nom dessus.
Arrivé à ma hauteur, il me dit:
- Ainsi, tu voudrais être libre, mais ... tu ne me reconnais pas?
Je voulut lui répondre, mais de ma bouche, aucun son ne sortait. Je fini par me contraindre à répondre par un signe négatif de la tête.
- Alors... reprit-il, tu ne te connait pas toi même. Ce n'est pas à moi de t'aider.
Le jour suivant, il revint. J'étais toujours accoudée à ma fenêtre, en pensant aux paroles de cet oiseau. Me connaitre? Bien sur que si je me connais!
Après s'être approché de moi, à ma hauteur, il me dit:
- Toujours pas d'idée? Bon, continua t-il devant mon signe négatif de la tête, je vais t'aider. Avec UNE phrase. Si, après cette phrase tu ne trouves pas, d'ici demain, tu ne sauras jamais que je suis, et qui tu es.
Alors j'écoutais attentivement. J'attendais cette phrase. Et puis finalement, il la dit. Il dit "Je suis toi".
Et devant ma tête ahurie, il s'en alla. "Je suis toi"? Mais que cela veut-il dire?
Aujourd'hui, je n'avais pas cours. j'étais resté adossé à ma fenêtre, depuis le matin. Et là, un autre oiseau vint. Un oiseau noir, à la limite de la vie. Il se posa, comme l'autre, sur le rebord de ma fenêtre, s'avança vers moi, et se laissa tomber sur le coté. Je le regardais. et le tournant de l'autre coté, je remarquais des tâches violettes. Et stupéfaite, je le reposais. Il leva alors les yeux vers moi, et ces images que je voyais dans cet oiseau violet depuis que je l'avais rencontrer, je les vis.
Une idée soudain m'effleura l'esprit. Pour la première fois, je réussi à sortir un son de ma bouche:
- Tu es le "vrai" moi!
Je ne savais pas comment exprimer ça mais.... apparemment, c'est la réponse qu'il attendait. Le noir de son plumage commença à se transformer en violet, et les tâches de violet qui avait subsisté redevinrent blanche.
Il battit des ailes, monta à la hauteur de mon visage et me dit:
- Si tu doutes de qui tu es, je meurs. Et le jour où je ne suis plus la, tu n'a plus confiance et tu te caches. Aussi longtemps que tu croiras en toi et que tu sauras qui je suis et pourquoi je suis comme ça, tu seras libre.
A ces mots, l'oiseau s'envola en gazouillant. Cette flegme qui s'était emparée de moi il y a quelques jours avait disparu, faisant place ma bonne humeur habituelle. Comme cet oiseau qui gazouillait.
Un bruit résonna dans la pièce où j'étais. Contrainte et forcée, je me levais, heureuse comme jamais. AU lieu de m'habiller, au lieu de déjeuner, je me précipitais à mon bureau, tirais une feuille et esquissa quelques coup de crayon. Et finalement, cet oiseau violet pris place sur ma feuille à dessin, avec l'ultime conviction que plus jamais il ne redeviendra noir.
Kim Mai